attention : dans les commentaires à cet essai, Emmanuelle s'est penchée avec moi sur le plan de travail. Lisez les commentaires pour avoir la suite de l'usinage : et proposez vos remarques. je vais être obligé de traduire mais comment ? Les mots allemands...
Madame l’Existence, Conformément aux émotions, et, hasards de la vie, aux convertibles convenances, aux bons sentiments vernis, Nous avons enfumé l’arrière-salle des immeubles aveugles : nos brumes, sur leurs façades, donneront aux lampadaires une prestance...
Tête à poux, nez de son père, crâne dur ou pas C’est la peur du noir, pendant des jours. Elle dure plus que longtemps, les soirs d’enfant : Seule la voilure d’une mère, dans son odeur, Contre son souffle, à la cadence de son cœur Les drape jusqu’au raccourci...
Descendre dans le ventre de la ville. Là où ça débite, ça tranche, ça étale, ça coupe, ça gouaille, Là où ça va, bah faut bien faire aller. Renifler les cartons des viscères dans l’allée Montrer les crocs aux chiens passant trop près De la carcasse du...
Jamais une roue à aubes n'a amené de crépuscule Elle ne fait rien sinon broyer du grain, me laissant en mon fors broyer du noir. Elle est au courant, forte en ses pales elle se pavane et fait la belle : clichés. Moi dans l'ombre, j'enfante mes aurores....
Après le néolithique, les pierres pensaient Enfin être tranquilles. C'était sans compter avec cette invention nommée « maison ». Il leur fallut donc inventer la ruine, Pour retrouver la caillasse, et appeler les arbres à la rescousse pour cacher la caillasse....
« Exquis, tous ces cadavres derrière Guernica ? » Excuses si souvent tirées au sort, tirées en plein vol. Soudain froncent des satins sous les marquises Les courtisans veulent courtiser, survivre en tas d’or. Alors, ces charniers ? Ne pas gâcher la fête?...
Mirage comme L’étrange dérange Étonne ordonne Étole de brume Prêtresse de forêts Vêtue à l’orée des vignes Mariage en or et vert Cloches en caractères Carillons et glacis coulés Les chevrons biscornus Clairs et obscurs Mirage comme Avril ? Avril ! Prendre...
L’art ? Cherchez au fond de vous les souvenirs de demain qu’aujourd’hui l’art éveille. L’image comme objet n’existe pas. Il existe de la terre, de la toile, du bois, pas une matière qui soit nommée « image ». Imago est né de la racine « imitor », « reproduire...
Au-delà de la frontière, Ballerines, elles dansent Déguisées et demoiselles Lames, dames, elles dansent En ces terres, sur ces ocres Sur les lois en cuirs de zébu Paupières cousues à la main Elles dansent, ballerines Dansent la soif et la sueur Perles...
Mais sais-tu la nuit est une prune : La terre, en fait, ce n'est qu'un noyau. Tu vois le phare jaune du vélo : Les autres disent que c'est la lune. Ils sont prisonniers d'une lagune, Où, logiquement, s'évapore l'eau. Le sel les a figés dans ses cristaux...
Pour quatre personnes ou plus, si ce n’est moins. Préparation un hiver. Économique, facile. Ingrédients : Avril s’annonce Les rayons du soleil Les gouttes de la pluie Les fleurons des plantes Tombent en confettis À pleine voix chante L’orage vers la brunante...
Je veux conserver en mécanicien épris chacun de mes âges, Chacune des pièces laitonnées qui ont rythmé ma vie : Ces petits soldats de plomb ne craignent aucune mitraille. J’ai tous mes âges épanouis dans un maintenant permanent. Chacun dérangé dans le...
Rien ne semble arriver, mais sans ennui : Des nuages fondus avec les galets lourds et gris, Une lame, un soleil font d’un coteau un couteau. L’horizon est une utopie, une vague idée bouchée Par les nuées rocheuses en camaïeux. Dans ce réduit, Chaque bruit...
Vous archiprêtres des croisades grands aumôniers des carnages chez vous la mort caracole puis s'élèvent vos cantiques Même si on vous guère appris à bénir d'autres choses que croyez-vous que j'espère ? Vous rédacteurs du prêt-à-penser rois des premières...
La parole est à la mer. Elle était là avant, dit-elle. La terre s’insurge : elle a le droit pour elle, dit-elle. Les hommes l’ont portée jusqu’ici, dressée, installée : Nasse posée entre deux flottilles. Une digue et des remous les séparent ; une rage...
Les pales du ventilateur endormies Sont les horloges d’un éternel présent : Tout vient se résumer dans l’instant. Les machettes aériennes sont à l’arrêt, Silencieuses. Sans danger. Élytres figés. Les anges peuvent passer sans être tranchés : Une plume,...
On peut ne pas l’avoir vu de ses yeux vu partout, mais c’est vrai. Au camp de Natzweiler-Struthof, aujourd’hui en Alsace Française, furent internés des triangles roses. Ce camp était dit de niveau III. Il n’y a pas de IV : IV, c’était Treblinka, Auswitzch...
Il sera une fois Ce sera la fois dernière Celle venue en premier Depuis le monde va à l’envers Comme l’autre fois À l’encre violette, bouquet D’opéra de quatre sous En livret de valet Alors cette fois Carnaval de cardamome Quand les oranges s’envolent...
(version 16 ou 22, je ne sais plus, reprise de ce vendredi 10 février, deux ou trois heures avant l'aube ; un jour, promis, je tenterai de dire "il est fini") J’ai regardé le bord de mon corps… là où commence mon inconnu Bilan ? Je ne serai pas démocrate...
La ville est un cheval qui dort debout Avec son plaid en tuiles sur le dos Il fumerolle au matin à découvert Posé en dernier fêtard d’aplomb Vitrail terni ocres en patchwork Sagement posé de la nuque à la croupe Jeux des quartiers bouchonnés à l’aubette...
Le ciel est assurément sirupeux, Azur ou blanc tendu molletonné, Débris de futurs névés pelotonnés Le poids du rien froid et sérieux Comme une lame peinte parfois en bleu Et sur les reflets de coton blancs À la brune y saigne le couchant Quand les nuits...
C’est le moment ou jamais d’admirer le camouflage des vaches. Elles sont repeintes juste à point pour se fondre dans le ciel lourd, plein de taches blanches et cramoisies nommées : flocons. Car les vaches, en toute discrétion, volent dans le ciel, en...
Sud Ici J’ai encore été recouvert, Jetant un œil alentour, Par des grumeaux de bleus Tenus les uns aux autres Par des plombs de lumières, Sur les carreaux de landes Tendus de mauve lavande Sur la pente des ocres, zébrés de gris En fait des routes en poudre...
(parce que non, la terre, chère amie, ne tourne pas rond, je te dédie ce soir ce poème déjà ancien) Dieu ne rêve plus aux hommes. Ici, dans les appartements, les objets trouvent maintenant la douce compagnie De leur avenir. Le ciel se plaît à les imaginer....