Tout m’épuise de ces gestes
Dirigeant
À leur guise, chaque mouvement
j’y passe
Fatigué d’attendre que l’écran se fige
Un jour la terre m’a mis bas
– l’écorce de ma chair le sait —
J’en tremble pour de la neige
Déposant, doux si tranquilles
Sur l’horizon inutile
Trois ou quatre reflets beiges
Ils passent
Sans fin sur des écrans que rien ne corrige
Des eaux perdues, entrelacées
Des feuilles qui ne tombent pas,
Des rues écartent grand leurs bras
Sans jamais vraiment s’embrasser
Elles passent
Inondant les écrans, fuite qui voltige
Un jour le ciel m’a mis haut
– l’échancrure du cœur le sait —
des flocons balaient les phares
Se suivant, si malhabiles
Sur les voitures en files,
Que leur blanc en devient rare
Tout passe
Les écrans tavelés donnent le vertige
Sous sa chape, gris et blanc
Attendant
Immobile, le temps, lui, reste
Je passe
Écran comme giboulée, rien ne m’oblige :
Des vents repus, entrelacés
Aux branchages de mon repos,
Des néons chantent en duos
Des chorals délaissés
Jamais dépassés