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5 février 2012 7 05 /02 /février /2012 01:31

C’est le moment ou jamais d’admirer le camouflage des vaches. 

Elles sont repeintes juste à point pour se fondre dans le ciel lourd, plein de taches blanches et cramoisies nommées : flocons.

Car les vaches, en toute discrétion, volent dans le ciel, en toute saison.

Les plus confiantes ont opté pour le noir et blanc, espérant un photographe du type art et essai, et passent inaperçues dans la brume neigeante.

D’autres misent sur la durée et ont choisi le sépia. Les photos jaunies les cacheront à nos regards. Quelques-unes, sous influence néobaroque sans doute, optent pour le monochrome, ce noir venu de Soulages. Très efficace de nuit. Les adeptes de Klein et de son bleu n’ont pas été repérées : malignes, elles se mettent dans l'axe du soleil.

Mais j’en ai vu des moqueuses en terre de Sienne, des vaches de poteries, qui disparaissent dans la couleur des murs.

Ne croyez pas que les vaches aient abandonné l’esprit de se fondre dans la nature du sol.

Elles ont juste un happening d’avance : la peau de vache, c’est l’annonce d’un tachisme préarchaïque. Le futur immédiat de notre culture.

Les vaches volantes sont si bien cachées dans la forme des nuages que jamais personne n’a pu les voir s’envoler, et planer. Et pourtant, elles le font, mais si bien fondues dans les nuées que nul ne le sait. 

Avis aux amateurs : à la bonne heure, regardez lentement s’envoler les vaches, entre deux frissons. Par grand froid, sachant le peu d'observateurs, elles sont plus nombreuses.

 

Si un jour quelqu'un doute de votre raison d'être sur terre, dites-lui que vous venez contempler le vol discret des vaches. 

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