Les pales du ventilateur endormies
Sont les horloges d’un éternel présent :
Tout vient se résumer dans l’instant.
Les machettes aériennes sont à l’arrêt,
Silencieuses. Sans danger. Élytres figés.
Les anges peuvent passer sans être tranchés :
Une plume, cependant, hésite à tomber ;
Elle sera flocon quand l’instant sera durée,
Quand le silence lentement ébréché, fissuré
Par les dés jaillissant du cornet dans un rire,
Donnera ou non un avenir aux passades.
Au-dessus du long caïman marqué de culots
Verni où croupissent les ivresses, les serments,
Les ardoises, les rendez-vous : tout l’écho
Reléguant le désormais au bagne lointain
Des amnésies poudrées comme vieux cheveux
Encadrant quelques non-dits, dans la tiédeur
De l’immobile toujours futur permanent.
Les pales du ventilateur endormies
Sont les horloges de l’éternel présent :
Tout vient se résumer dans l’instant.
Les machettes aériennes sont…
(Ad libitum)