La ville est un cheval qui dort debout
Avec son plaid en tuiles sur le dos
Il fumerolle au matin à découvert
Posé en dernier fêtard d’aplomb
Vitrail terni ocres en patchwork
Sagement posé de la nuque à la croupe
Jeux des quartiers bouchonnés à l’aubette
À l’attente des marelles de bus
Maisons éparpillées sur la barbe
Grisonnante des trottoirs
Piaffant d’impatience la rue s’ébroue
Les nuages aigue-marine autorisent un rai
Le brun du fleuve délaisse la nuit
Avec ses ponts la chevauchant à crue
Point par point les guichets éclairent leurs bars
Des employés remplissent des bureaux
Dans un manège qui subit la marée haute
La ville s’éveille plus vite qu’un cheval au galop
Les autoroutes l’enrobent d’une sueur épicée
Pour la faire tourner en rond
Jusqu’au soir, jusqu’à la faire
Dormir debout faute de meilleur galop où
Ses sabots claquant parfumeraient le ciel d’étincelles et de voies lactées.