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7 février 2011 1 07 /02 /février /2011 07:46

Je lègue mon corps, morceaux par morceaux

à l’indifférence générale.

Mes pages glanées s’offrent aux corbeaux.

Aux vendangeurs courbés sur les coteaux

 

Séparant feuilles et grappes.

Ils me glissent sous la presse,

Laissant en guise de vigne

Des marges, des lettres de plomb.

Un temps si neufs sous la frappe

et maintenant maladresses

incapables d’un seul signe,

des livres cueillis en ligne

dont les mots sont délaissés

quand l’encre effleure les yeux.

Nous sommes impressionnés,

soignés et soudain remisés,

les branches cornées, affaissées,

au loin des regards envieux,

pour laisser le vin raisonner

ceux que les pages ont grisés,

 

Sur ma pente, le soir venu.

Je sais trop à quel point je perds de vue

ma chair promise à la vie minérale,

saison après saison, de plus en plus.

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