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7 février 2011 1 07 /02 /février /2011 07:46

Je lègue mon corps, morceaux par morceaux

à l’indifférence générale.

Mes pages glanées s’offrent aux corbeaux.

Aux vendangeurs courbés sur les coteaux

 

Séparant feuilles et grappes.

Ils me glissent sous la presse,

Laissant en guise de vigne

Des marges, des lettres de plomb.

Un temps si neufs sous la frappe

et maintenant maladresses

incapables d’un seul signe,

des livres cueillis en ligne

dont les mots sont délaissés

quand l’encre effleure les yeux.

Nous sommes impressionnés,

soignés et soudain remisés,

les branches cornées, affaissées,

au loin des regards envieux,

pour laisser le vin raisonner

ceux que les pages ont grisés,

 

Sur ma pente, le soir venu.

Je sais trop à quel point je perds de vue

ma chair promise à la vie minérale,

saison après saison, de plus en plus.

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commentaires

F
<br /> <br /> tu serais alors le déshérité.<br /> <br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> Je suis "donc" etc.<br /> <br /> <br /> <br />
O
<br /> <br />  ... Ils poussent en fleurs ensuite !<br /> <br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> "C'est dans la boue que le lotus prend ses racines". Julos Beaucarne<br /> <br /> <br /> <br />
O
<br /> <br /> Parfois, avec mes enfants, nous regardons la mort décomposer les petits animaux rapportés en cadeau par nos chatsseurs. Nous voyons bien qu'ils retournent à la terre et que comme elle l'est, ils<br /> restent vivants.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> Je méfie des monstres qui bougent encore animés qu'ils sont de la vermine. Les surgeons d'un certain Reich ont su faire valoir leur savoir-faire jusqu'en<br /> Bolivie ! Quand la vie est minérale, le danger me semble assez loin…<br /> <br /> <br /> <br />
S
<br /> <br /> Très beau texte, une greffe de poésie avant d'aller dormir<br /> <br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> Que le greffon prenne…<br /> <br /> <br /> <br />
H
<br /> <br /> parfois, la vendange est tardive, le corbeau, lui, ne le sait pas.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> Les grands crus s'épanouissent, saturniens, en vendanges tardives...<br /> <br /> <br /> <br />
K
<br /> <br /> retournée je suis.<br /> <br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> Prête à être cuite de des côtés pour le festin du monde ? Aimer ne vas pas sans être dévoré, en quelque sorte.<br /> <br /> <br /> <br />
E
<br /> <br /> j'espère encore longtemps corner des livres de papier, les malmener, les épouser, les colérer, les offrir, les empoussiérer d'ennuis et de larmes -hypermétrope astigmate-, je reviendrai souvent à<br /> cet écran imprimer en douce tes mots et ceux de quelques-uns qui me parlent à votre façon au creux du ventre, à l'épiderme.<br /> <br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> Et ls redécouvrir, ces vieux amis de papier, endormis entre deux confrères sur un des rayons…<br /> <br /> <br /> <br />
J
<br /> <br /> très beau texte qui ramène la lecture glanée<br /> <br /> <br /> des écritures anonymes à la forte impression<br /> <br /> <br /> laissée aux corbeaux dont je suis, je te le dis<br /> <br /> <br /> car, je m'en nourris de ces pages où mon être<br /> <br /> <br /> est convié, ce festin que d'aucuns négligent, moi,<br /> <br /> <br /> je dis qu'on écrit toujours dans les mots des autres<br /> <br /> <br /> et cela nous relie, nous sommes liés<br /> <br /> <br /> par ces legs et je te dis merci<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
L
<br /> <br /> Nous sommes liés parce que nous sommes liens<br /> <br /> <br /> mien, tien, lien<br /> <br /> <br /> déclinaison subtile<br /> <br /> <br /> <br />