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23 mars 2020 1 23 /03 /mars /2020 11:11

Enfin, enfin le silence.

Les rues sont des enfants excités qu’il faut coucher.

Relevés en douce, à tâtons, ils voudraient un peu

Cacher la peur du vide, de tout ce foin fauché

Leurs tenues de ville ne peuvent pas les réchauffer :

Habiter dans ses murs, n’est-ce pas dangereux ?

 

Enfin, enfin le silence

Tous les matins sont habillés de neuf en dimanche

Traînant au lit, ils y froissent les rêves pleins de peurs

Au seuil d’un jour qui ne sera qu’une nuit blanche

Et si la mort, lascive, entrait en roulant des hanches ? 

Cachée par un désir entre quelques gouttes de sueur ?

 

Enfin, enfin le silence

L’ennui étale sur le canapé les couleurs du printemps.

Des oiseaux passés de l’arbre du jardin à la rue chantent

Tout se mélange aux enregistrements, aux reflets des écrans.

Comme on était fiers de nos journées gavées, avant :

Nous voici superflus, mouches agitées, insignifiantes

 

Enfin, enfin le silence

La nature ne nous sourit plus, la voici qui nous attaque,

Calmement, sans autre raison que d’être faite comme ça.

Nous voici en vacances pour tout un mois de Pâques

Avec parfois la peur, nous réveillant d’une paire de claques

Nos belles façades ne cachaient rien de plus que cela :

 

Le silence derrière nos pas, et l’indifférence des mimosas.

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