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28 mars 2020 6 28 /03 /mars /2020 04:45

Un grand merci à Nathalie R., qui m'a avec simplicité partagé ses réactions de lecture, et m'a permis enfin d'arriver à cette version deux de ce poème.

 

Enfin, enfin le silence.

Les rues, comme des enfants excités au coucher.

Chuchotent en douce, se font peur, un petit peu,

Pour combler les creux du foin déjà fauché.

Leurs tenues de ville vont-elles les réchauffer ?

Habiter dans des murs, n’est-ce pas dangereux ?

 

Toujours, toujours le silence

Les matins habillés de neuf en dimanche

Traînent au lit, y froissent des rêves en pleurs.

Le jour qui vient ne sera qu’une nuit blanche

Et si la mort entrait, roulant des hanches ? 

Lascive, nue sous sa dentelle de sueur ?

 

Avec, avec le silence

L’ennui étale sur le canapé les couleurs du printemps.

Des oiseaux et les trucs en plumes chantent.

Tout se mélange : bande-son, reflets, écrans.

Nous voici superflus, épitaphes insignifiantes. 

On gavait gravement nos agendas, avant.

 

De plus en plus de silence

La nature a mauvaise mine, elle traque

Nos autels voués à sa beauté, les abat.

Tout au fond du long mois en repos de Pâques,

Elle compte nos jours à coups de paires de claques ;

Nos belles façades ne peuvent rien contre ça.

 

Nous y voilà

En silence, la solitude mouille nos draps.

Nous ternissons en vase clos, 

Comme des bouquets de mimosas

Grelots entendant dans leur dos

Le son clair et net des ciseaux

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