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23 novembre 2013 6 23 /11 /novembre /2013 20:07

Chers Luc, Emma, SoleildeB, Moinette, et vous aussi,

 

 

Les arbres, ces jours, déclament-ils le nom de leurs feuilles tombées ?

Tout n’est qu’humus, en voie d’humanisation.

Nous, nous allons dans les ans, de plus en plus nus, quoique couverts d’une gaze de souvenirs, ainsi que les arbres de la brume : seul feuillage qui jamais ne se fane.

Les globes de mariés, éternels hivers figés, nous lorgnent sous les obscurs reflets des Gallé et des appliques près de la comtoise.

Le temps est affamé, par Zeus.

Demeure l’écho des mots ; la veilleuse elle-même pleure son ampoule : un soupçon de joie réveillera demain l’empyrée de nos dieux.

Avec une sourdine, les jointures disent nos âges aux tendons.

Un feu de colère réchauffe nos viscères à la vue de cette jeunesse qui répète la nôtre.

La nouveauté en moins.

Car nous ne pouvions en 73 regarder 30 ans en arrière sans regarder dans l’œil d’Auswitsh.

Alors du Bécherel à la Fender, nous avons caché nos études de croix et de gammes, et lâché un cri.

L’écho le modulera encore.

Et nous, nous avons le poids étrange, lourd et léger, péniblement sensible à la joie, de nos corps à la cuirasse usée d’avoir tant roulé sur des rocs sans mousse, d’avoir frappé à la porte des cieux, menés par un escalator rutilant où, à moins d’enjamber le vomi de Kerouac et Miller crucifié en rose, nous allions droit dans la gueule du loup.

Nos automnes fanés ont plus de couleurs que les remix baragouinés par nos enfants.

Oh non, pas nous : ne sommes-nous pas les hommes qui ont vendu le monde ?

Les avons-nous trop éduqués ?

 

 

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