Écoute ici les feuilles crissent
Comme les herbes feulaient devant toi
Dans le demi-jour de novembre.
C’est le chant du cours d’eau
De ton courant
Entends ici les gouttes glissent
Comme sur l’eau le train de bois
En reflets copeaux de gingembre.
C’est un souvenir sur ta peau
Le poids des ans
Ne touche à rien, tout se lambrisse
Comme des glaçons autour de la joie
En insectes pris dans l’ambre
C’est bientôt l’heure du repos
Calmement
Tu peux si tu veux changer d’épices
Comme on maquille sa voix
Lorsqu’un dol nous démembre
Tu sens déjà monter dans tes os
Les derniers chants
Alors, le dos calé près du chaud
Alors, les regards fermés plus tôt
Pour cause de nuit, pour cause de froid
Pour cause que c’est comme ça
Que tu as passé l’âge d’expliquer.
Ici, en silence, écoute monter
Les vagues blanches immobiles
En pierres lisses, un revif de ta jeunesse :
La fin.