Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
29 mars 2011 2 29 /03 /mars /2011 22:28

À quelle carrière est-on venu extraire

Brusquement ce qui alourdit l’instant ?

«Un ange passe» dit un  bruissement.

Non. C’est faux. Non. Il faut le taire.

Plus rien ne passe. L’immobile règne.

Les couverts  au lieu de carillonner

Se figent au point mort dans la sauce.

On n’avait pas connu ça depuis le 11 

(d’un mois en ambre, or et fauve, mais lequel ?).

Même gêne, où l’idem toussote, digne.

Subtile carrière, quand le creux résonne.

 

Lamartine est exaucé à contre-temps

À contre lac

À un détail cependant…

 

Les regards ne sont pas baissés, ils se toisent.

Chacun cherche le plus mauvais starting-block,

Chacun s’ingénie à à ne pas être le premier 

avion touché à tomber en vrille strident, 

automne surgi dans un printemps.

À la façon du regard subtil des amants : 

Après le long rapprochement, la fusion,

Une distance perce comme le second building

(les flammes enlaçaient bien la poussière, alors)

Et l’un s’élance encore vers l’autre.

Et l’on n’entend même plus les draps, 

Et l’on ne tente même plus un soupir.

Juste le tintement de deux regards qui trinquent.

 

Un seul alors baisserait le regard, le sien : 

tout passerait de ce qui passera, s’en ira

(le soleil couchant embrase les monuments)

Les mâchoires reprennent en ces en-cas-là leur règne. 

Brisent les os, mastiquent les mots, lèvres tendues

Salivent, calfeutrent le vide, bouchent le creux.

Une goutte de sauce macule la nappe du dimanche,

Un rire en lame de faux s’élance, entraine les gestes à la ronde.

 

Dans les pans des baldaquins, les papiers-peints des salons

Rien n’indique plus le chemin raviné où

Un camion de silences embourbé gémissant

Saura emporter un bout de souffrance :

«L’année a peine a fini sa carrière»

Coincé tel un éclat de salade entre les dents

Ouvert tel un brusque doute entre deux amants

Béant comme deux tours échec et mat

Dégagé, l’instant d’avant si lourd s’est évaporé.

 

En quelques mouvements tacites, la table est desservie,

Un vase jaillit boudeur en lieu et place de la tache. 

 

Ô temps, cache la misère du vol quand les tours

D’ivoire et de verre survivent en laissant passer

Un ange entre la poire et le fromage

Repost0