Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
2 mai 2011 1 02 /05 /mai /2011 01:02

Ma porte est ouverte,

ne comptez pas sur moi pour être l’un de vous ;

écoutez un instant  : dans le vent des graines

seront ces doux chardons poussant sur vos tombes.

Je ne veux pas lutter et plier les genoux

de vos admirateurs. Vous faire de la peine

serait encor trop bon. J’ignore vos bombes.

Vous m’avez mis à mort en voulant m'enrôler.

 

Les épis sous le vent sont bien plus éloquents

que les raisons serrées dans vos baraquements.

 

 

Je ne sais qui est fort. Les herbes sont hâlées.

Les coquelicots ont ce qu’il faut de sombre

quelque part vers le coeur ; la moisson ramène

avec le blé le sang ; les couteaux en sont roux.

Regardez ce manque rond, ce cercle d’ombre

dans vos épis d’argent. C’est elle l’arène

où j’ai serré sur moi le grand oubli de vous.

Voilà, je déserte.

 

 

 

 

Repost0