Là sous le ciel des gerçures des traces d’usures
Des brûlures des trouées des crevasses dans la voilure
La peau du soir si gonflée en partance très âgée
Est juste un ciel, rien qu’un ciel, à l’ancienne
Et la terre jonque caravelle lève hisse sa voile d’écailles
Des lumières pimentées y chatoient à travers
La peau du soir s’est cloutée d’épissures de grains d’or
Quelque part par là-bas un volet claque et tape, tape et claque
Sous leur cuir des fenêtres se jettent à l’assaut des murs
Pas moyen de dormir je dois me relever y aller
Retrouver le battant mal loqué pourvu que tu dormes bien
Dieu sait ce que je peux que je vais y trouver tapi dans le bruit
Sous la lune je m’avance dans la bouche les rues vides
Les carreaux sans rideau les regards de poissons morts
longent la piste grisée chez moi lentement courbée
Cette langue est trop grise les façades mâchent dans le vague
Je respire, c’est le vent, l’haleine du métro endormi assoupi
C’est sous le ciel, mais mon ciel, mon antienne
Je ne veux plus la trame ce qui claque, ce qui tape
Dans le noir, je viens voir les gerçures, les trouées, les brisures
Passer pour des étoiles dans la voilure de ma terre
Un seul bruit un appel en éclats dans le drap ou les dents
Fait voleter mes habits, claquer les dents de la rue
Je suis rien qu’un ciel, à l’ancienne, ciel de nuit
Une tenture, une mantille cachant des jours bien trop nus.
C’est juste un ciel, autre ciel, une antienne
Cantilène de Noël quand l’aube vernit l’autobus
Je respire, c’est le vent, vent d’hiver vive le vent à soupirs