Quelque chose pour défier l’indifférence
(Chacun de nous a le goût des rêves
Auxquels il renonce en les offrant à la criée)
Quelque chose pour étonner les habitudes
(Toutes les toiles cirées de nos agendas
Se gardent de l’éclat du neuf qu’ont les linceuls)
Un objet d’étonnement sacré ou pas
(Fiers Sicambres prêts à brûler nos idoles
Pour que paraisse un dieu digne de tutoiement)
Un miracle à sa façon, ou un monstre de foire
(Ah ! Exhiber ces plaies qui forcent l’admiration
Pour en exsuder toute l’indignation)
Avec le sérieux du besoin d’être un je
Avec l’application de ne pas être n’importe qui
Même pour quelques-uns lointains
Quelque chose, on écrit quelque chose
Qui n’est que le support de l’hypothèse
Du portait désiré de soi, du désossage du néant
Où passer comme le marcher sur-la sente
Et cette fois qu’importe où il mène
Que fait cette ligne droite dans le gribouillage ordinaire ?
On dit, et merveille on existe.
On attend la réponse et malheur
On a déjà cessé d’exister alentour.
Alors, on écrit encore et encore
Pour connaître à nouveau ce vieux désir
D’exister. Et durant ce temps, nos yeux se fanent.