Chargé d’arias tel madone
Le jour se lève un après-midi
Travesti pour une nuit tombée
D’on ne sait quelle étoile
D’on ne sait quel demi-rêve
D’un voyage sans retour
Les lampes briquées se chargent
De le cracher sur la grève
À peine ses couleurs hissées
Soupirant le bonheur plombé,
Feint désir mourant, si tôt dit
Si tôt défait, puis qui l’abandonne
Changer de peau trace l’interdit
Sur ses veines, déroute sa carte,
Découche plus loin défait son lit…
Puis, il dit : « Tu deviens quoi ces temps-ci ? »
J’aimerais pourtant si tu vas encore aussi
Assez mieux, à l’abri des coups, plus doux.
Petit tapin saoul à la peau tavelée,
En qui les nuits longues s’écartent
Tu te vois tant arpenter pour rien
Les riens qui ne pourront jamais monter au jour ;
Il ne te reste au creux du corps en sursis
Que cette fierté de ne t’être pas menti.
Que sauver, souvenir de la nuit
Laissant les draps tirés pour une rare fois ?
Boitillant sur une talonnette cassée,
L’autre vie paye tout et part dans premier train
Pour mieux revenir comme barbe au matin :
Lever de rideau sur nos ères de la maldonne,
Diva et divans sous des vrais airs de fausse madone.