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6 décembre 2014 6 06 /12 /décembre /2014 17:44

Nous n’en avons pas encore fini avec la neige

En attendant, tiens-toi droit, dis bonjour à la nuit.

Tu ignores quelles confidences s’y cachent

Elle sait du matin du soir qui est crépuscule

La nuit a soudé en ombres les chats et la neige

À chaque changement de scrupule, la lune

Est un caillou dans la chaussure des certitudes

Une boutonnière luisante d’inconnus nacrés

Ligne de points de suspension d’interrogation

Surpiqué d’incertitudes, de variables dans l’équation.

Ce que Les Lumières ont enfermé dans l’étable

Avec les blattes, les héros, les anges, les dieux,

Les fantômes : ce que le doute a estampillé est là.

Sois raisonnable, gentiment : dis bonjour à la nuit.

Tu ne sais pas à quelle aube l’on exécute.

 

Il y aura toujours le blanc de la neige,

Alors, sois donc poli, dis bonsoir à la nuit.

C’est une Égyptienne nue arcboutée tendue

Entre un jour trop plein et un autre déjà vide

Elle et la neige ont dévoré sons comme formes

Éponge épaisse qui s’enivre de sueur froide

Papier buvard où tirer de longs câbles d’encre

Qui ne seront le jour venu, dans la foulée,

Que l’ombre d’un catéchisme de l’ennui

Nuit noire à se cogner dans les souvenirs

Nuit blanche trop longue pour songer, rêvasser

Étalage de temps morts sans aucun chaland

Parmi les guetteurs agacés d’attendre les réveils,

Sois un homme, calmement : dis bonsoir à la nuit.

Tu ne sais pas combien de jours tu dois tenir.

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