Quand tézigue l’est pas raccord
A ton palpitant, t’entraves que d’chi.
Ton raisiné filoche en flotte, déconfit
Au mieux t’as du caoua de cornette.
T’es de la revue, tu roules sur les jantes,
Avec des cernes autour des essieux.
Dès le matois t’es meulé : tu borniques au mitan
T’entaules dans une sorgue sans beau blond
Tes aises, c’est le mitard dedans ton buffet,
T’as perpète seulabre dans ton cafard
Tu zones tes charentaises, tu zappes ton blues
T’es tricard de ta vie, galeux dans ta turne.
Même si t’es nickel de partout
Tellement mieux blanc-bleu
Que des lovés lavés à Monaco
Ta Sainte-Touche, c’est la crevaison.
Ta vie c’est pas une planche de salut
Pire que le radeau de la Méduse
C’est une vraie planche à bascule
Sans président pour ta redam
De plus, ton bourdon de pèlerin,
Ta Saint-Jacques, te fout une boule dans la gorge
Alors c’est marée haute dans ton Verdon…
Les quinquets ouverts, en open-bar,
T’es dans la mélasse, tu voies que dalle
Parce que même avec vue sur la mer
Y’a que l’battant qui file la vision des îles
Des cargos, des horizons, les salades
De gonzesses qui te font chialer
D’envie d’y aller, et c’est pour ça que tu fais la pige.
Y’a pas à dire, la vie c’est un entaulage,
La levée d’écrou, c’est la tangente
Au Père-Lachaise, même la biture
C’est r’en que de la réclame, bernique…
Alors, vivre, c’est se faire la belle,
Mais, pour ça, faut primo voir le beau…
(Parce que j’ai de l’honneur, j’explique.
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palpitant, ou battant, le cœur.
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Raisiné : le sang
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le matois: le matin
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la sorgue : la nuit
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le beau blond : le soleil
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tricard : interdit de séjour
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blanc-bleu : sans défaut
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lovés : de l’argent
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Sainte-Touche, salaire
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Crevaison : mort
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Planche à bascule : guillotine
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Redam : remise de peine, grâce
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Quinquets : yeux
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La Saint-Jacques : la mort – oui, encore -
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Entaulage : arrestation
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Levée d’écrou : libération
- La tangente : la fuite, le départ)