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23 janvier 2012 1 23 /01 /janvier /2012 22:19

januarius

De l’air, vite de l’air…

Symphonie du souffle y soit :

À faire grincer les jalousies

À dévoiler les hirondelles

Consignées entre les HLM :

Le sud, les filles, c’est au grand vent

 

De l’air, vite de l’air…

L’an vante les voiles des îles lointaines

Gonfle les moutons comptés sous les lits

Facture déduite des insomnies, respire !

Que luisent sur les rebords du matin

Les angles en franges claires des toits

 

Un an neuf soit proclamé

Affiché, décidé, programmé

L’ancien, remisé chiffonné et décédé.

Une affiche plus neuve le recouvre

D’un sourire plus entendu et inédit

 

Symphonie de souffle y soit

À faire rougir les mignonnettes

à dévoiler leurs grisants desseins

Chèque en blanc sein, sous loden

Les liturgies gourmandes graissent

Les lèvres avides en leurs limites

 

De l’air, vite de l’air…

L’an attise le rouge au front

Aux tisons, frissons prêtés sur gage

Aux découvertes, méprises :

L’an neuf d’un autre Colomb

Claque des talons sur nos résolutions.

 

L’an neuf est embrassé

Conjuré sous serment,

L’ancien est ajourné

Relégué à l’arrière-ban

À des lieux d’ici-bas

 

Entrechats de baisers y soient !

Sous le gui, abouchez les rires

Passe encore si des paires manquent

On fait l’impasse sur les impairs.

Les orteils écrasés durant les danses

Prédisent de charmants massages

 

L’an neuf est enivré

Enlacé dans le noir

Un couple pour un soir

Le quotidien a tous les demains

Qu’il attende donc en bas

 

Soufflerie de paillettes y soit

Le champagne annuel arrose

Les rituels prennent la pose

Girls à plumes fac simulées

Voici sous le ciel immense,

La fève d’un béton tout blanc

 

Bref tonnerre en la trêve des confiseurs

Partout passent des anges en troupeaux

Que les pudeurs costument en livreurs,

Le monde n’est que beau sous papier cadeau

L’escalier chante les marches avalées

Les traces de pas signent à deux les allées

 

Lentement, l’an dit c’est fini

C’est bel et bien, fini…

Tout ce que l’an dit disait

Minaudait, Cassandre, hier

De l’air, vite de l’air, c’est

L’an neuf jusqu’à l’aube

 

N’importe quoi de joie y soit

Au moins jusqu’à demain,

Au moins jusqu’au retour

Au moins jusqu’au réveil

Au moins jusqu’à l’extinction de réverbères

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commentaires

B
<br /> Là ,tout à coup , à cette lecture ,j'oublierais presque l'ennui qui m'assaille chaque année à l'annonce de cette grande mascarade enguirlandée .<br />
Répondre
L
<br /> <br /> Allez, encore un petit effort, respire cette joie tant attendue, parce qu'l va bien falloir trouver une déco qui nous mène jusqu'au premiers améliers en<br /> fleurs, puis les forthysias, et soudain, dans les flaques d'eau, le reflet des sapins parmes tout déchiré de lumière blanche : ce sera la première embuchure de l'avant printemps.<br /> <br /> <br /> <br />