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29 décembre 2010 3 29 /12 /décembre /2010 06:33

Ceci est un écho venu après avoir lu le texte "Climat", et regardé la photo qui l'annonce sur le blogue "dans les rues intérieures".

Je dédie ce poème à son auteur...

coeur-de-ville.jpg

Le ciel est une peau de mouton

Gavée de bourres tout en sueur :

Sa gorge se tend aux lames des lueurs

Et la pluie tombe pleurant des maisons ;

Hier se gerce aux rythmes des moteurs.

Des mains échangent marchandent des moissons

De sucres luisants et de bonnes réputations :

Couteaux brillants à désosser la mort et la peur

 

Un air de décembre se laisse aller sur Casablanca

Un air que Bogart n’imaginait pas

 

Par habitude, du bleu craque dans le sacrifice

Le sang du ciel cascade des toits sur les crépis,

Les ordures, les cagettes de légumes et d’épices.

Sous mon cuir d’étranger, je n’ai pas de répit.

Entre les jeunes toisons des agneaux saignés

Mélangés aux chevelures grises d’une ville âgée

Tous captifs retenus dans la toile d’araignée

Des rites, du muezzin : mariage arrangé.

 

Casablanca se laisse tomber sur l’aïd de décembre

Un aïd que Bogart n’imaginait pas

 

Dans un pauvre frisson, mais de saison,

Des gravats s’éclairent et n’en finissent plus

D’effondrer les stucs et les loggias des colons.

Des monceaux de fêtes coulent dans les rues,

Délabrant un peu plus des souvenirs sans locataire

Décembre devient un gâteau sur du papier glacé

Un voile fin recouvrant le visage de la terre

Et la pluie comme les étrangers ne font que passer

 

Casablanca un soir d’aïd en décembre

Avait cet air que Bogard ne connaissait pas…

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