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19 mai 2011 4 19 /05 /mai /2011 09:06

Lilas au jardin à la fin de ton mai

Tes bouquets, fricassées tout à l’estoc

Aux branches fendillées par le comput

Chevaux de frise à fleur de ciel

Pour changer de décor avant l’été

Et qu’indifférent à tout, Lilas soit et sera

 

 

Lilas au fond du jardin en catimini

Dans la bronca décoiffée des lys,

Gerbes ou impacts. Ainsi les fougères

Chemin de vert cru vers les thyrses beiges

Pour damasser les soirées brodées de safran

Et qu’indifférent à tout, Lilas soit et sera

 

Fleur vêtue de fêlures, grelot sans griot

Pétale par pétale, beffroi au son cagneux

L’avancée du printemps craquèle via

La chaleur déversée entre les bouillons

Pour napper les bosquets d’ombres tremblées

Et qu’indifférent à tout, Lilas soit et sera

 

Pinède, four à venir, en odeurs

Tes brindilles et tes cigales en brosse :

Déjà quelques sueurs dorent l’écorce médaillée

Un quart d’heure de gloire avant l’incendie

Pour que la fumée poche l’azur à plat du ciel

Et qu’indifférent à tout, Lilas soit et sera

 

Bouquets brûlés sur pied, ramilles assoiffées

Vedette du mois dernier ou du mois prochain

Mais pour l’heure rejetés hors champ,

Hors de la forge des souvenirs typiques

Pour marquer les jours de consensus bon marché

Et qu’indifférent à tout, Lilas soit et sera

 

Fleurs en fêlures, mûries au fil de cette eau

Qui un jour nous percera comme tique

Un rien et dans le mûrir le mourir s’annonce

Calme et paisible, toute honte bue :

Pour se rafraîchir les idées.

Et qu’indifférent à tout, Lilas soit et sera

 

Lilas aux fleurs déjà sèches, gloire déchue

Pinède au cœur encore tendre, contrat renouvelé

Massif de lys, d’iris prêts à jaillir, cyclothymiques,

Vous comptez narquois mes jours et mes nuits :

Êtes-vous sûr que j’ignore hache, scie ou lame,

Et qu’indifférent à tout, Lilas ne soit tantôt comme moi ?

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