"Comme moi, au bout de tes nuits ?"
Comme moi, au bout de tes nuits,
Par la force des choses, tu m’oublieras…
Ce longueurs dans nos temps en circuit
Ces paroles, antiennes de nos habitudes,
Pashmina opaque tiédissant les certitudes,
Comme l’automne, tu les souffleras.
Nous au plus bas, au loin des étoiles,
Par la force des choses, tu raboteras
Le corps de nos mots jusqu’à leur moelle,
Au nom de ce qui n’arrive plus à s’entendre,
Comme copeaux vides, tu les souffleras.
Entre les nuages, la lune, pauvre biscuit,
Lentement, me scintillera jusqu’à une Vénus
Astre d’un matin suivant une autre nuit.
Tout sera dit « bien », « beau », sans rictus
Comme foehn au mitan, tu y souffleras.
Toi, aussi, affranchie de l’arbre, droit devant,
Au moment de faire pencher la balance
Feuille givrée pour l’hiver, craquante dans le silence
Tu auras oublié mon nom, mon visage et ma peau :
Galbes tutoyant la nuit, nous étonnant d'en aimer d’autres…
Alors, comme moi, au bout de tes nuits,
Par la douceur des choses, toi… tu m’oublieras…