Dans ces contrées,
Saison forte après l’autre
La forme des prés a été
Moulée à la louche du vent
Ficelant les branches en turbans
Tandis que là,
Les mille pages du bocage,
Décameron rural,
Passent en revue
Un vague sentiment de déjà-vu
Un peu plus loin,
Dans les replis du cadastre
Les hypoténuses crissent
Avec les sabots du troupeau
Au dos fumant à l’heure de la traite
De l’autre côté,
La somme des angles des arbres
Égale un vert à 100 degrés
Mis au chaud sur le poêle
Sous les crépons de la maison communale
Un peu partout
Des galopins du froid
Sautent pieds joints dans les flaques
De soleil, s’éclaboussent d’étincelles
Comme sur le paon, s’éventaillent les ocelles
De toute manière
Que ce soit ici ou là
Paille, garance ou bien émeraude
Les champs allongent chacun
Leurs théorèmes de la fin de l’été.