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10 novembre 2018 6 10 /11 /novembre /2018 16:23
(Offert à Élise et Jilber, dès sa première version)
 

Messaline de kaolin

Mezzanine de carreaux fins

Tu guettes du bout des yeux

La tache noire, son ombre

Sur l’échiquier des tommettes

Elle, surprise par tes frissons

Les yeux perdus dans le vague

Front ridé comme son jupon

Quand les amours perdues

S’en vont bien quelque part

Comment y auront-ils survécu

Dans les silences, au loin

Absents des champs de bataille

Qui font des hommes de paille

Moissonnés pour un mot, toujours pris à témoin

Tous ces amis perdus qui sont bien quelque part

 

Tes yeux rouges dans le matin

Sur le blanc posé à plat :

Le soleil s’amuse des miroirs

Le satin devient souvenir

La mariée entre en blanc

Translucide porcelaine

Pétales en voiles de soie

Le jour éclaire les fissures

Tous les chemins perdus

Qui sont bien allé quelque part

L’un cesse l’autre continue

À chaque plus répond un moins

Creusant chaque jour l’entaille

Élargissant les failles

Où tombent les journées vidées à s’éloigner

Tous les moments perdus qui sont bien quelque part

 

Son ombre s’étend à tes pieds

Vos traits sont des lames d’acier

Tranchant le vide du soleil

Là sur le sol vous n’êtes qu’un,

Mais en chair vous êtes si loin

Deux scarabées de velours noirs

Une seule flaque de sombre

Des regrets et des mensonges

Où les amants perdus

S’en vont bien quelque part

Désherbées les allées sont nues

Chacune trace avec grand soin

Un virage pour que demain déraille

Roule à vif dans la broussaille

Quel est ce carrefour où se sont séparés

Tous les chemins perdus qui vont bien quelque part…

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