Messaline de kaolin
Mezzanine de carreaux fins
Tu guettes du bout des yeux
La tache noire, son ombre
Sur l’échiquier des tommettes
Elle, surprise par tes frissons
Les yeux perdus dans le vague
Front ridé comme son jupon
Quand les amours perdues
S’en vont bien quelque part
Comment y auront-ils survécu
Dans les silences, au loin
Absents des champs de bataille
Qui font des hommes de paille
Moissonnés pour un mot, toujours pris à témoin
Tous ces amis perdus qui sont bien quelque part
Tes yeux rouges dans le matin
Sur le blanc posé à plat :
Le soleil s’amuse des miroirs
Le satin devient souvenir
La mariée entre en blanc
Translucide porcelaine
Pétales en voiles de soie
Le jour éclaire les fissures
Tous les chemins perdus
Qui sont bien allé quelque part
L’un cesse l’autre continue
À chaque plus répond un moins
Creusant chaque jour l’entaille
Élargissant les failles
Où tombent les journées vidées à s’éloigner
Tous les moments perdus qui sont bien quelque part
Son ombre s’étend à tes pieds
Vos traits sont des lames d’acier
Tranchant le vide du soleil
Là sur le sol vous n’êtes qu’un,
Mais en chair vous êtes si loin
Deux scarabées de velours noirs
Une seule flaque de sombre
Des regrets et des mensonges
Où les amants perdus
S’en vont bien quelque part
Désherbées les allées sont nues
Chacune trace avec grand soin
Un virage pour que demain déraille
Roule à vif dans la broussaille
Quel est ce carrefour où se sont séparés
Tous les chemins perdus qui vont bien quelque part…