Puisqu’on ne vivra jamais qu’une seule fois
Que personne n’est jamais allé plus loin
Qu’à la lisière, tout au bout de ses doigts
Fatiguée sans gain, un jour la fin nous rejoint
Alors, chargez, faites donc comme vous le voulez
Le beau, le bon, le vrai le bien n’est que le mien
Je suis lassé des moulins, laissez-moi me dessaouler
Écoutez bien, d’ici on entend déjà les chiens
Comprenez bien le temps toujours nous presse
Hier, hautain, s’est noyé rêvant dans ses ivresses
Honteux d’être monté bravache aux faux combats !
Le beau, le bon, le vrai le bien n’est que le mien
Tôt ou tard toutes les tombes finissent communes
Enlacées, lierre et mur, elles ne feront qu’une
Celles du roi du monde ou du fou de la casbah
Et tous ont peur quand on lâche les chiens.
Les grandes causes ne changent pas d’adresse
Ce n’est pas pour elles que la vie est urgente :
Mais c’est pour nous que les requiems chantent.
Nous ne verrons pas la fin de cette kermesse
Le beau, le bon, le vrai le bien n’est que le mien
Chaque jeunesse se met à l’abri d’un drapeau
Pour avoir une ligne de plus sur son tombeau
C’est bien ainsi que les gloires nous mentent
Et c’est pourquoi chaque soir on lâche les chiens