Que les choses soient bonnes ou mauvaises
Rien n’empêche d’avoir la jupe bien plissée
En abat-jour, sur deux pieds de lampe collés
Sagement immobile dans les souliers vernis
Pendant que bougent les lèvres des grands
On entend encore son chant, écoute le
Dimanche, 10 heures, sonnaille de messe
Que les temps soient durs ou de saison
Ce n’était quand même pas une raison
Pour étaler ses coudes sur la table
Ou déchirer son beau pantalon tergal
Déjà qu’il grandit tant qu’il en use tout
On entend encore son chant, écoute le
Mercredi, premier du mois, midi : la sirène
Que le pain soit frais ou de la veille
Ça ne se coupe pas sans le signer
Le pain c’est bon ça va avec tout
Si tu avais vraiment aussi faim que ça
Tu mangerais des briques sauce cailloux
On entend encore sa voix, écoute la
Nuit, le réveil en écho à la comtoise
Il y a eu des temps si ternes et mats
Que la télévision en trois couleurs
Pas plus, trois petites seulement,
Ça aurait mis des tâches de printemps
Sur les journées en noir et gris quand
On n’entend plus de chant, écoute le
Silence, drap effondré sur les après-midis.