Il y a de quoi faire.
Las Vegas peut très vite changer.
Imagine, imagine un instant
Qu’on te donne un désert
Et vas-y, bats les cartes
Mais arrange-toi pour qu’au final
il y ait de l’asphalte dans le sable blanc
De quoi nourrir le GPS
Vers une grande salle en couleurs vives
Pour y battre des cartes bariolées
Où aucune n’est blanche
Il y a du pain sur la planche !
C’est fini le menu fretin du jour :
Plus de friture sur la ligne.
Allez ! on mange à la carte,
Et ne mégote pas sur les sauces.
Appelle un chat un Bastet de salon
Ne rend surtout feuille blanche :
On ne craint rien plus que la famine,
En costume blanc, au restaurant.
Embarque sur un « Pourquoi-Pas » :
Charcot est mort, vive Charcot !
Une banquise et pas d’œufs à la neige.
Des Inuits ont jadis monté des pierres
Pour me laisser un inoutschouk.
Les traces des rennes du Père Noël
Écrivent de grises runes sur le gel :
De l’horizon jusqu’à la porte,
Je veux un Alaska rien que pour moi
La carte est sans chemin, blanche.
Tu as peur de ta page blanche…
Je le sens, je le sais, j’aime ça.
Mais tu n’as plus le choix, fini
Tu es né, tu es arrivé sur le registre
Tu es noté sur le Grand État Civil !
Tu peux avoir peur : ça passe le temps.
Mais ta page blanche, on s’en occupe,
Si tu veux : on n’est pas des bêtes.
Qu’est-ce tu as, t’es tout pâle ?
Tu ne veux pas nous laisser vivre ta vie ?
Ah bon… comme tu veux, mais dis voir :
Où va couler ton joli sang rouge ?
Dans les pupilles flashées à la Las Vegas ?
Dans le houx de tes cartes de vœux ?
En aurore sur ta banquise arrière ?
Soulignant les titres du menu, du festin ?
Ou bien en gouttelettes papikra figées
Sur l’émail de la mâchoire du temps ?