Vous ne m'avez rien dit ni fait
Vous ne m'avez rien, jamais rien
- Ce n’était pas faute de sonner hautbois
Et de vendre le moisi de vos musettes ! -
Vos jardins poussent malgré moi tout seul
Vos soleils me réchauffent, sans moi,
Doux hommes des cavernes et de pouvoir
J'habite dans ce coin, tout comme quelques vous
Je parle ces mots qui sont nôtres, libres de droit ;
Vos chemins se promènent sous mes pas
Vos chansons ne me chantent pas d'amour
Matins et soirs s'y fanent tout à tour
En « moi je me » et vice versa, chambre d’égo
Nous nous croisons les uns les autres
les yeux jurés de nouveaux rendez vous
Où je ne me rendrais pas, car ma garde, vous le savez.
Plus je recherche ce que je vous dois
de la floraison des glaïeuls
à l'or où se bronze mon chien,
Moins je sens l’odeur de la sueur de la terre
Moins j’entends vos caisses enregister
Une quelconque dette d’honneur.
Vous ne m'avez jamais rien dit ni fait.
Du moins rien, hommes et femmes à galons,
Qui mérite le droit au souvenir.