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29 septembre 2013 7 29 /09 /septembre /2013 18:10

Tu les sens, tu les vois monter, aller, venir ?

Tu les sens, tu les vois monter, aller, venir.

Rêvant de nous, les yeux brûlés, rouges-gorges

Me sifflotant les jours où ceux-là me savaient

Me parlaient, m’écoutaient monter aller venir ?

 

« Tout donner. Sans penser. » Se vendre, devenir

Celui qui te fera fondre, feu de forge

Rougeoyant tes jours, qui, peu à peu, me lavaient

Décapaient, me laissaient monter aller venir.

 

« Silence, pour qu’éclate le chant du cygne  »

Les mille tonnes de ces avis partagés ;

Au seul plaisir de vous exister, comme nous.

Je ne sens plus, je ne vois plus le mouvement

Calme, ordonné où mon matin me rêvait.

 

Au sol les éclats ternes des vitres sales,

N’arrivant pas à briller au soleil, coulent ;

Des échardes, le long d’un saxo malade

Soufflent peinent et usent, et usent, usent,

Les cris jusqu’à en faire exploser les vitraux.

Par terre, en morceaux, les grands, les icônes.

 

Ils sont là éclatés, mélangés aux pignes,

Aux ailes des anges, au trop-plein usagé

De l’Olympe, des dieux que l’on prie à genoux.

«  Un bémol, une plainte pour forcer les dents !”

Sentir et voir ce qui montait, allait, venait,

Parlant de mes mots un seul instant une fois,

Pour y entendre ce qui n’est ni toi ni moi.

 

Les vitraux mitraillent les ombres des dalles.

Des papiers gras crissent sous les pas, s’enroulent

Doucement. Sans dieux, des cathédrales fades

Articulent le vide de leurs écluses

De leurs verres brisés. Les saints sont en morceaux

En débris de couleurs, en chanteurs aphones.

Tu les sens, tu les vois monter, aller, venir ?

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