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17 août 2019 6 17 /08 /août /2019 11:43

Dès que j’aurai du temps, je suerai aux ciseaux

Au burin, aux fers pour laisser des escaliers 

Surgir de la masse de nos marchandages, 

Après : fignoler des moteurs aux oiseaux, 

Ouvrir des portes à chaque nouveau palier,

Transformer l’inconnu en dernier étage.

 

On dira ce qu’on voudra : en mal ou bien,

Ces mystères qui planent, ça n’est pas cartésien.

 

Dès que j’aurai l’argent, j’achèterai de quoi

Faire sourire le bois en tous petits éclats.

Le jour y entrera, ami de passage,

Soulevant le jupon des ombres aux abois.

Pour nous montrer, au dos des ronces, les lilas

Juste avant qu’un décret les couvre de grillages. 

 

On fera tout ce qu’on pourra, c’est-à-dire rien

Nous ne sommes que des hommes, pas des magiciens.

 

Et quand j’aurai vidé le fond du garage

Des cartons alignés, rangés au fil des ans,

Une fois jouées des pièces sans convictions

Mais coupables d’assassinats, de carnages :

Noyant comme chaton toutes les émotions

Ni pieuses ni sages : de jolies images.

 

Ça vaudra ce que ça vaudra : trois fois rien.

Mais au soir tombant, je m’y sentirai très bien.

 

Mes soucis seront épuisés, en vacances.

J’aurai un mètre pour mesurer cette chance

Posé avec les bilans sans même un remord,

Parmi les prétentions aux livres des records.

Des bombes en gerbes, des cristaux de gypse

Fleuriront dans la vallée : apocalypse.

 

Tous les soirs les anges font tourner la terre

Ouija invoquant en vain l’esprit des hommes.

 

 

 

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