ZO KWÉ ZO
ça sonne beau :
« Tout homme est un homme »
Ça n’a pas ni prix, ni total ni somme
Pas prêt pour l’usure, ni grand-prêtre usurier
Partout où des gages engrillagent des hommes de zoo
ZO KWÉ ZO
Ékwé zo oko
Ça sonne chic
En Haïti à Knock-le-Zout
En cabine de luxe avec transat
en transit tout au fond de la soute
Où des hommes de somme suent à ouvrir nos routes
ZO KWÉ ZO
Ékwé zo oko
Ça tape fort
En uniformes avec matraque
En bleus tassés dans les caves et les baraques
En peignoir de soie, aux Bahamas, en pleine baraka
Des réceptions d’Obama à celles de tous les Nabuchodonosor
ZO KWÉ ZO
Ékwé zo oko
Ça va loin
Plus loin que les résidents de passage,
que ces passants sans palace, locataires de garages
Au-delà de nos clodos sans envie de sortir de l’ombre
Ça attend dans les créoles hagards ensevelis sous nos décombres
ZO KWÉ ZO
C’est plus beau
en sango : ce sango long de l’automne
Des violons aux cœurs crevés d’aigreurs rectotones
Haleine fétide des hors-mode, délaissés pour solde de tout comptes
Zo kwé zo, ékwé zo oko*
* Zo kwé zo, ékwé zo oko », Proverbe en sango des pygmées Aka, jadis devise de la République Centrafricaine :
: « chaque homme est un homme et tous nous tous sommes un homme »