Peut-être trouverais-je un jour un Nantes
Où la fille d’un geôlier viendra me délier
Me délacer de tout le poids
Là mes pieds frappant le sol béniraient sa main ?
Peut-être verrais-je ce qui me hante
Dans la gorge du regard où vente le noir
M’effrayant de tout l’inconnu
Laissant mes pieds choisir où fuir les lendemains ?
Qui sait où va la marée montante
Avec ses algues, ses goémons dansants
Prêts à poser sur le sable
Les lacets qui entraveront mes pieds demain ?
Ai-je une seule amarre en sous-pente
Pour que l’épouse d’un marin m’enlève
Avec le goût du large
L’écho des tempêtes, le pied marin ?
Une journée sera-t-elle plaisante
Sans geôle ni houle ni peur ni rien
Sauf quelqu’une pour qui laisser
À d’autres le soin de goûter chaque chemin ?