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19 novembre 2011 6 19 /11 /novembre /2011 10:36

C’est un temps de cuisson au four, pour s’accrocher faute de lumière aux souvenirs d’enfance quand le coke en braise allumait la fine lucarne en mica du poêle. Rien de plus urgent que de faire mentir les gémissements des os. Mi-novembre, mijotage. L’automne aussi va vers sa fin. Les heures tournent en longueurs et le jour se fait bref. Tantôt de nuit, la neige dans les halos à l’heure des dîners crèvera la noirceur d’une pâle insistance parme. Chez l’obscurité, la clarté est une inquiétude qui tente sa percée.

C’est un temps à déposer au chaud des écorces de mandarines, des oranges cloutées de girofles, comme autant de gris-gris odoriférants. Le miel, la cannelle, les bouchées farineuses, châtaignes et potirons demandent aux teintes feuille-morte d’esquisser une vanité de l’été. Que « Tempus fugit », si ça l’amuse !

C’est l’heure des maisons.

La revanche des murs.

C’est un temps pour Ruusbroeck, et tout ce qui se tait à l’intérieur, tel un saturnien chauffant ses jambes à l’âtre, les bottes ôtées, fumantes par endroits.

C’est un temps où mijoter espoirs et rancunes, dans les épices séchées au soleil viré au grenat, braise dans le charbon, cœur annoncé de l’hiver en route. C’est un temps où laisser le printemps nous bercer de ses promesses, à la veillée.

Nul n’a besoin d’y croire.

Tous avons besoin de chasser la peur du noir.

Alors, en soirée au salon, autant laisser mentir les lendemains jusqu’à plus soif, pour passer l’hiver, ses impératifs et ses mises à demeure.

C’est un temps de patience, lucide comme le gel, roué comme un vieux potage.

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commentaires

H
<br /> labours et semis dedans aussi.<br />
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L
<br /> <br /> vignes tondues en vue du gel<br /> <br /> <br /> <br />
E
<br /> quel fumet rouge badiane !<br />
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L
<br /> <br /> Un filet de céladon lui siérait à ravir<br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> quel beau temps que ce temps des maisons<br /> <br /> <br /> quel beau texte chaud et blotti entre odeurs<br /> <br /> <br /> et apaisement<br />
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L
<br /> <br /> et pourtant, sous la laine, quelle fureur dort ?<br /> <br /> <br /> <br />