Puisque tant d’horizons viennent charger
La longue langue grise des rues léchant
Nos gencives en briques surmontées
De diamants prêts à mordre les nuages
Faute de pouvoir tonner la rage…
Près des ponts aux longues rêveries, volutes lourdes,
Avec les feuilles qui s’enfuient dans la pluie, passades,
Près des futurs qui s’annonceraient, bristols sur le plateau,
Si rien ne brisait la ronde du courant, ni amas ni rebuts.
Dans les reflets des miroirs qui se voilent la face
Pour ne pas doubler l’ennui dans la chambre
Puisqu’une lourde haleine remonte du ventre
De la ville par les métros aux portes peintes
Avalant les uns ou les autres, amuse-bouches,
Rarement par gourmandise, mais par habitude
Juste pour nourrir les heures
Parce qu’être enfant, c’est être vivant, clignant
D’un œil brillant sous le jeu et la complicité,
Pour le silence, au plaisir de la pudeur d’une ombre
Où mûrissent des pommes d’hiver, regards de cave,
Pour le poids des cieux soudés, vitrail éclatant
De grisailles cerclées au plomb, rehaussées de suie,
Puisque tout va sur les travers, que les cernes
Envahissent de boue les yeux fleuris des parcs
Quand les jouets sont maquillés, deuils écaillés,
Quand les jours s’éveillent troublés à l’idée de durer,
Ruisselet aux berges souillées
Puisque février s’allume d’éclats de shrapnels
Entre le couperet de la nuit encore longue
Et le dédale des jours bouchés aux chiffons sales,
Là,
Je veux sombrer dans la clarté !