Je n’aime pas la « tolérance » : cette marotte du dominant qui regarde du haut de sa bonté les carapates des petits, avant de décider la fin du spectacle
Good bye, Andy…
Je n’aime pas la grande diffusion, qui met sous barquette individuelle ce qui devrait jaillir de la personne. Je n’aime pas l’individu qui se particule
Oh, need, you Drella
Je n’aime pas la fraternité, parce devenue génétiquement rentable, et politiquement patinée…Elle fraternise avec mon ennemi intime.
Oh, miss you Andy
Je n’aime pas les quarts d’heure de gloire déposés sur un ciel bleu prozac, avec des tablettes de zapettes dans les agendas. Les nouveaux bourgeois mangent des burgers bios, les néons fluos ont cédé devant les LED, on a marché sur la lune. Mais seuls les noms des rois ont changé. Hier Kissinger, ah, c'était Videla ou Pinochet, aujourd'hui Ben Ali, ou Moubarrak et Cetera : à 20 h, nul ne manque de Marylin. La Sweet Home garde les mains blanches même si le président est black.
See you, Andy
Je n’aime pas nos surréalismes sages, en artères de grandes laves, vomissements figés en autoroutes, où l’un dandy impose sa liberté comme obligatoire. Mai 68 est mort et alors ? Cindirella et Dracula sont au deuxième tour, et il faut payer pour ça.
So long, Drella, so long…
Aujourd‘hui, j’ai photoshopé le journal de février. Sous le soleil il n’y a pas de mais, D’Andy, tu es mort, et ça va durer avec ce catafalque posé sur toi dans les manuels.
Bien sûr, Andrew Wharola,
Il vaut mieux n’avoir connu que ton image : tu devais être puant comme tous les ulcères à la bonne pensée…
o good bye.. Andy, comme le chantait Cale et Reed Limited Company, Good Bye, Drella
Good Bye, Andy..
(Adaptation française de SONG FOR DRELLA, Lou Reed, John Cale. Chantez avec eux.)
Andy, c’est moi, une paille déjà sans t’avoir vu
J’aurais voulu qu’on se parle plus quand tu étais en vie
Je te croyais sûr de toi quand tu faisais le timide
Salut, c’est moi
Tu me manques, vraiment, ton esprit me manque
De idées comme les tiennes, je n’en pas revu depuis, depuis…
J’aimais te regarder dessiner et te regarder peindre
Mais la dernière fois, j’ai tourné le dos
Quand un Billy partait mal, là-haut dans la piaule
Tu me demandais du speed, que j’ai cru pour toi
Désolé d’avoir douté de ton bon cœur
Les choses semblent finir alors qu’elles débutent
Salut, c’est moi,
Ce coup-là c’était du grand art
Papiers peints vaches et oreillers dorés flottant
J’aurais du réagir quand ils ont ri de toi
Salut, c’est moi,
Le pape du pop se casse, dit la dépêche
A tirer sur la mise, Warhol en est-il mort ?
Tu ramasses plus à tirer une bagnole
Je me suis dis, en m’écoutant dans un bar…
Ils t’ont détesté, et maintenant tout ça a changé
Mais il y a des rancunes qu’on n’efface pas
Tu m’a touché où ça fait mal, ça m'a pas fait rire
Tes journaux n’ont rien d’une jolie épitaphe
Eh bien, alors Andy, je crois qu’on va y aller
J’espère que d’un certain côté tu aimes ce gala
Je sais que ça vient tard, mais je n’ai su faire que ça
Salut, c’est moi
Bonsoir Andy
Goodnight, Andy
Goodbye, andy