Des lanternes sont prises pour jouet par le vent,
Éclairant, dans leurs danses, des ombres surprises
Pelotonnées dans un coin, tandis qu’arrive
Le temps des visites.
C’est l’instant, trop long, où les femmes s’habillent
De ces songes les pressant à se dévêtir
Quand le souffle de la lune vient raviver
La braise du soleil.
Dans un dernier chant où tournent les corneilles,
Sonnent les glas, les complies de tous les devoirs.
Les complicités tapissant de clair-obscur
Leurs alcôves cachées.
Avec le doux, les jours gagnent de plus en plus
À être connus, au plus grand dam de la nuit,
Sous les lampes naissantes, frappant du talon
Les derniers feux du jour.
Même le soir venu, le sombre est repoussé
Avec les soucis et les laines de l’hiver :
Dans mon salon, je lui donnerai asile,
Loin des cris en néons.
Je pourrais deviner ce qui ne se voit plus,
Ces zones sombres où rumine le désir,
Laisser lentement, un à un, les mots pâlir,
Les phrases s’allonger
Au bout de la nuit, le silence me dira
Ainsi que les rues me récrivent à l’aube,
À l’encre des fumées,
Jusqu’au retour du vent dans les girandoles…