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13 juillet 2012 5 13 /07 /juillet /2012 08:20

 

bersauter2012

(© Luc Bersauter https://www.facebook.com/pages/Bersauter/139166146169067)

Allons enfants

 

Allons enfants de la (opus cité),

Perçant son ventre de céramique

un métro lardé de publicités

sème des graffitis électriques

 

Aucun automne ne sanglote sous

les néons éblouissant les lignes

Sur les affiches des rangs de vignes

laissent faner leurs sillons de seins roux

 

Le jour de gloire n’est pas arrivé;

un bombage remplace la plaque

bleu-roi, où quelques lettres émaillées

me rassuraient à l’heure des traques.

 

Sur les bancs des masses de chiffons

chantonnent le cours de leurs ivresses,

Un à un ils s’en vont toucher le fond

de la tyrannique politesse.

 

L’étendard sanglant relevé de noir

voudrait faire la cour à la tendre

révolte déjà fatiguée de voir

ses photos, ses souvenirs à vendre.

 

J’entends la foule, dans les passages

couvrir par le bruit sec de ses talons

les guitares, les babillages,

Elle n’a plus qu’un vœu : «  Marchons, marchons  »

 

Un balayeur somnolent assemble

les écorchures, les éclats vernis.

Sur la bouche d’aération tremble,

un lambeau de photomaton terni.

 

De Bastille à République,

de cercles en cercles plus amers

Orphée m’a guidé aux enfers,

tout en taisant sa musique.

 

D’abord Virgile, puis Dante

nous ont rejoints à Châtelet,

Eux-même sont restés muets

tout au long de la descente.

 

Aucun automne ne sanglote dans

le métro pleurant ses publicités.

Un balayeur somnolent réveille

sur les bancs des masses de chiffons.

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commentaires

E
<br /> je vous entends plutôt bien, chers zigues. Vous échappez au trop commun pléonasme photo/texte<br />
Répondre
L
<br /> <br /> On est bien élevés, Emma, on ne copie pas !<br /> <br /> <br /> Si c'est pour se répéter, alors inutile d'ajouter des mots aux formes, ni des images aux paroles. La vision binoculaire produit le relief en regardant la<br /> même chose sous deux perspectives différentes.  <br /> <br /> <br /> <br />