Autrement perdre son chemin,
Autrement tremper son pain,
Reprendre encore un autre train
S’inventer plus de lendemains.
Tout le temps
Faire le bohémien.
Tout le temps
Le même refrain :
Les crépitements de l’exil
Ce n’est plus affaire de lointains,
C’est en dedans que tout est loin :
Des levants rosés hollywoodiens
Aux couchants finement byzantins.
Tous ces temps
Gavés de rien,
Chaque moment
Comme un larcin
Volés au voleur, à l’exil
Tout au bout la rue rejoint
Une autre rue, un autre point
Un autre pas, un autre coin
La fuite m’a nourri au sein
Il est temps
D’être plus que moins
Dans le camp
Des gens témoins
Des jeux cruels de l’exil
Au creux des lignes de ma main,
Dansent les démons et les saints.
Il n’y a plus aucun destin
Dans le très peu que je retiens,
Tout ce temps
Parmi des humains,
Trop souvent
Sûrs et certains
D’être à l’abri de l’exil
Dis-moi, sais-tu quand je reviens ?
As tu noué ce qui me retient ?
Ces horizons prendront-ils fin
Pour exiler l’exil enfin…
Autrement dit…
Autrement dit…
Devenir à nouveau quelqu’un.
Autrement dit…
Sentir mon nouveau parfum.
Autrement dit…
Moudre les contes de mon moulin.
Autrement dit…
Mûrir avec mes derniers vins,
Pour les festins de l’exil
Regarde bien !
Sais-tu où, qui et quand je reviens ?
Connais-tu celui que je deviens ?
Et quels sont les noms de tous les miens ?
Me suis-je perdu sur ces chemins ?
Ai-je trouvé le goût de mon pain ?
Serais-je devenu Citoyen
Du no man’s land de l’exil ?
Regarde bien :
Ce n’est plus affaire de lointains,
C’est en dedans que tout est loin :
Dans les vapeurs de l’exil.