Quitte à se heurter en sueur, sourire compris
Avant à l’heure dite, puisque la joie est factice,
Que dans les tendons claque l’écho des dégels
Nous restons grimés emmêlés, tas de fanandels
Que rien n’ensoleille tant qu’un bon sacrifice.
Tout peut briller, luire, tout, même le mépris
Quand détonnent en lumière les feux d’artifices.
Les obligations se suivent. Elles se rassemblent
Tout comme les peupliers au vent longeant l’eau
À son reflet, les opinions se fardent à la mode.
De leurs plaies en mousse verte, les pierres brodent
Une écriture étrange où tout comme une vie tremble.
Posés sur la rengaine de la nuit précoce, les grelots
De milliers d’astres raillent, tous en feu, en artifices.
Pierrot, j’ai perdu mon texte, mon avis, ma silhouette.
Puisqu’on ne danse dans la nuit qu’aux beaux jours
Qui s’en souciera, si je m’aligne au pas des féries ?
Une marche aux flambeaux, au bras d’une égérie
Plaide mieux que les raisons d’un beau discours :
À quoi bon que les lumières soient faites et refaites
Nous sommes rois couronnés de feux d’artifices.
Il n’y a plus grand-chose à savoir ni même à faire
Si ce n’est dégoutter à tout vent des pluies de l’instant
Suivant. Écrivez donc déjà une autre de vos histoires :
Sa morale se moulera dans nos trous de mémoire
Gigolette qui d’instinct voit le rubis pour qui plaire,
Débordante de poudres, de bruits, de feux d’artifices.