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21 novembre 2017 2 21 /11 /novembre /2017 12:19

Ne t’inquiète pas,
Dis adieu au fatras
Un jour on sera
À la barre, guidant nos cargos gîtant, en haute montagne,
Tout léchés par les vagues peignées avec soin au râteau.
Là-bas, à l’appel des neiges, lancé sur quelques rameaux
Des étoiles de mer fleurissent au bras de leurs compagnes.

 

Oui, plus tard : c’est promis.
Attends donc : je n’ai pas fini
D’arranger tout l’établi
Triangles blancs d’hiver : impératives gommettes en cimes
Cercles rouges d’été : à pendre au bord du soir sur les plages
Carrés noirs, masquant les regards des printemps trop intimes
Étoiles sépia, en vrac d’automne, en clichés du jadis bel âge.
Les copeaux volent avec les pas, les lames sont légitimes
Pour sacrifier les gibiers rares, les orchidées poussant hors-cage. 
Toute année sera achevée, immatriculée, avec sa maxime.

 

Après, je nous vois déjà,
Dans de beaux draps,
Pour nous lever, il faudra…
Un air frais s’échappant des bouches de métro dans les vignes.
Au soir tombant, nouer l’horizon loin de ses chères lignes de fuites
Pour qu’au matin, le vent lui apporte une toute nouvelle suite
De bric et de broc, associés, où le beau demeure la seule consigne.
Ainsi ondulent les choses de la vie, nues pour qui semble digne
De leur broder un caraco, déchiré sans nulle ligne de conduite.

 

Dépêchons-nous de calibrer tout ça.
Cet ici ne sait pas dodeliner d’un iota,
Alors, au boulot, mes braves gars,
Passez-moi cette nuit pour la glisser entre deux jours,
Trouvez-moi une autre pluie, nourrice au sein lourd,
Posez un doigt d’ennui sur chaque soupçon de détour :
Il faut cartographier l’ici, tout cataloguer par là,
La vigie criera : « Ciel ! Bout du monde à deux pas ! »
Nos livres ne nomment pas le son de ce qui vient déjà.

 

À cet instant-là, on y sera, à l’autre versant du jour :
Les grands discours allongés en congé s’y reposent
Les chuchotis sauvages, linge sale en liserons lourds,
Sont pendus aux lauriers, lessivés par les grandes causes.
Nos chiens sauteront par dessus la houle autour des troupeaux.
Des brumes de vin doux les suivront singeant les fumées de passage.
Des icebergs saisis pétilleront d’encens dans les hauts-fourneaux.
Des gens seront en fleurs, réellement, vivants, libres et égaux.
Puis, l’horizon ou demain reviendra pour tourner cette page.

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commentaires

M
surréaliste..;oxymore
Répondre
L
Merci, mais le réel ne serait-il pas couvert de contradictions ?