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15 février 2017 3 15 /02 /février /2017 06:48

​Voici le moment de refermer, dans l’ordre, 

Mes volets, mes paupières, ma journée,

Voilà le dernier instant où pouvoir mordre

Dans les mises en bouches et fruits du jour

C’est là que l’on pose un napperon sur la taie

Pour s’endormir dans le bonheur du ventre

Bombé de duvet, des heures remplies ad hoc.

C’est là que les regrets pondent des rêves,

C’est là que les illusions rentent au paddock.

C’est là que faute de goût pour les plats du jour,

Autant que faute de force pour sa farce épaisse

Une autre faim d’autres choses va m’élancer

Pour suinter la nuit, les yeux ouverts, en une plaie

Que ne guérissent pas les examens de conscience.

 

Si encore j’avais des erreurs à me reprocher

Si encore j’avais des buts desquels me rapprocher

Si encore j’avais une certitude à quoi me raccrocher

Si encore j’avais un rebord sur lequel ricocher

Si encore les jours n’étaient pas des cases à cocher

 

Voici le moment où rien n’est à dire, mal ou bon,

En épitaphe sur le temps mort de sa belle mort,

De vieillesse, dans l’agitation sans importance,

Ou dans l’étal contraint d’un corps sans marée.

Si encore l’insipide recevait droit de battre monnaie :

Régent et pair des échardes comme des saveurs fines :

Je pourrais m’endormir dans sa sobre nudité,

Y avoir une patère à ma taille pour y suspendre

La peau que je renfilerai demain pour être quelqu’un

En terne dans nos jours de régime sans vrai sel 

Ni sucre, ni épice, ni lenteur, ni vitesse : chambrés

Au goût d’eau plate, d’idées reçues sans avoir été lues.

 

Voici la fin du jour, si encore il était des mots ourlés

Pour le fade, j’aurais tant de rêves à me raconter…

 

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commentaires

E
du fade tenu ainsi, j'en redemande<br /> (rentrée de Grenoble hier soir)
Répondre
L
Si encore le fade trouvait une place en nos vies : bien plus en auraient du goût. <br /> Rentrés ? Prenez une chaise, non deux, et asseyez-vous donc !
M
"la mort c'est le néant la vie a pour elle toutes les espérances" triste vous me rendez sans accroche aux soupirs..;md
Répondre
L
Être attristé, c'est encore vivre.<br /> Merci de votre lecture suivie.