La France et La Syrie, Roland Garros et Alep, toute la différence tient dans les mots " ramasseurs de balles".
C'est pourquoi je n'aime pas les revers de Poutine, Erdogan et Bachar El Assad.
À leur revers, il y a une petite tache rouge en trop.
Une rosette, comme une triste décoration des légions du déshonneur.
Et le sable se pose en vagues, inondant de poussière les corps des ramasseurs de balles, comme si la terre retenait son souffle, son sanglot.
Et à trop y penser, on en devient fou d'impuissance.
Et à ne pas y penser, on en devient inhumain d'indifférence.
Et le temps lentement se pare de guirlandes, d'odeur de cannelle et de vin chaud. Ici.
Et les grandes idées comme les élus nous trahissent.
Et les mots comme les officiers nous désertent.
Et…
Retour ici.
À la salle d'eau, dans une soucoupe, une forme verte un peu grasse mousse encore. Quel souk !
Alep revivra adossé aux citronniers poussant à travers les gravats. Et dans quelques années, nous revivrons à tort d'autres Alep, comme d'autres Carthage, Stalingrad.
Alep, avec ses mille mosquées, églises, synagogues, temples druzes, où il est si facile de croire au diable, et puis en Dieu et quasi inconcevable de croire en l'homme.
Jeux, missile et match. 15 A. Service : Vladimir Poutine.
Cachez-vous bien, petits ramasseurs de balles perdues à Alep.