Chanson pour tous les exilés d'Irak.
Le long du fleuve, assis près des ponts,
Nous pleurons, pensant à la maison.
Nos guitares et nos cœurs accrochés
Comme pendus aux arbres d’à côté
Et là, ils nous ont dit : chantez, grillons
Chantez, pour embellir les prisons
Le long des jours, comblé de douleur
Je chanterais, si j’en avais le cœur
Le désastre, la prison, tout ce qui fait mal
Comme les pendus de mon pays natal
Et là, il nous a dit : chantez, grillons
Chantez, pour embellir les prisons
Si je chante, ce sera pour ton malheur
Toi qui as vendu à la mort ton cœur
Si j’oubliais le plus petit grain de sable
De Bassora, je serais misérable
Alors, toi qui a dit : chantez, grillons
Chantez, pour embellir les prisons
Le long des jours, arrive ton soir
Toi qui nous a jetés dans le noir
Loin des chants et des rires, décrochés
De nos vies, comme blés fauchés
Alors, vous qui dites : chantez, grillons
Chantez, pour embellir les prisons
Le jour où nous chanterons pour vous
Nos larmes couleront sur vos joues
Et vous vous souviendrez de nous.
Si j’oubliais le plus petit grain de sable
De Bassora, je serais misérable